À la lecture de mon titre, vous l’aurez compris, « La chute de la maison Usher », la dernière série de Mike Flanagan sur Netflix, m’a beaucoup plu. Vous ne l’avez pas encore vue ? Vous passez peut-être à côté de quelque chose si vous aimez l’épouvante, le gory… et le fantastique bien flippant.
Avant « La chute de la maison Usher », il y avait…
Pour ceux qui ne le connaissent pas (hein ?), Mike Flanagan est un réalisateur et scénariste américain d’à peine 45 ans révélé au monde ciné pour ses adaptations d’œuvres de Stephen King dont il est fan devant l’éternel. Il planche actuellement sur « La Tour sombre » après avoir adapté de son auteur fétiche « Jessie » (en 2017 pour Netflix) ou encore « Doctor Sleep » au cinéma en 2019, la supposée suite (décriée) de « Shining ».
Il s’est surtout fait remarquer pour ses miniséries d’épouvante sur Netflix avec les excellentes « The Haunting of Hill House » (adaptation ultra-réussie et flippante du livre « The Haunting », de Shirley Jackson), « The Haunting of Bly Manor », « Sermons de minuit » et « The midnight club ».
Alors qu’a été annoncé le non-renouvellement surprise de son contrat avec Netflix en décembre 2022 (on ne sait toujours pas pourquoi), visiblement, il lui restait une série dans les cartons qu’il venait de tourner. Et quelle série !
Le 12 octobre 2023 est donc sortie « La chute de la maison Usher », une minisérie en 8 épisodes tirée d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe. Sa dernière donc pour Netflix : mais une production de folie pour une conclusion de contrat réussie !
« La chute de la maison Usher » : une histoire qui a presque 200 ans, signée Edgar Allan Poe
Pour ceux qui savent vaguement qui il est (euh… et un peu honte à vous, hein), Edgar Allan Poe est un écrivain américain du 19e siècle, estimé comme l’un des pères fondateurs de la littérature fantastique. Pour la petite info supp, c’est Baudelaire qui a traduit ses histoires chez nous. Des textes « francisés » qui, dans la foulée, intéresseront et influenceront un certain… Guy de Maupassant. Le Horla, ça vous dit/rappelle quelque chose ? Remerciez Edgar.
Sa nouvelle « La chute de la maison Usher », publiée en 1839, est considérée comme un classique du genre. L’histoire raconte celle de la famille Usher, riche et puissante, qui vit dans une demeure ancestrale isolée. Lorsque le jeune Roderick Usher apprend que sa sœur, Madeline, est mourante, il fait appel à son ami, le narrateur, pour venir l’aider.
Au fur et à mesure que le récit progresse, l’invité découvre que la maison Usher est hantée par un mal ancien et doit alors lutter pour survivre aux forces surnaturelles.
« La chute de la maison Usher » : on reprend les mêmes et on recommence
Mike Flanagan a déclaré avoir voulu adapter « La chute de la maison Usher », attiré par le côté sombre et mystérieux de l’histoire, et aussi parce qu’il a toujours été un fan de l’œuvre d’Edgar Allan Poe.
La série a été tournée en six mois et il a travaillé avec la même équipe que pour ses précédentes séries, dont le directeur de la photographie Michael Fimognari et le compositeur Trevor Gureckis.
La série met en vedette des acteurs habitués des productions ciné et télé de Mike Flanagan comme Kate Siegel, Henry Thomas, Carla Gugino, Samantha Sloyan, Zach Gilford, Annabeth Gish et plein d’autres que vous pouvez retrouver ici.
Belles nouveautés casting dans ce « Flanagan-universe » : Mark -Luke Skywalker- Hamill surprend en avocat véreux dans « La chute de la maison Usher » et Mary McDonnell (que j’ai eu la chance d’interviewer il y a des années pour sa participation dans Grey’s Anatomy), éternelle Présidente Laura Roslin de « Battlestar Galactica », détonne en sœur jumelle de Roderick Usher, ultra-brillante, visionnaire… mais aussi sans cœur et sans pitié. Quelle claque !
Les nombreuses références à Edgar Allan Poe
« La chute de la maison Usher » reprend de nombreux thèmes et motifs chers à Poe tels que la folie, la mort, la décadence, le double et les secrets de famille. Tout ce qu’on aime, en somme.
En plus de ces références évidentes, la série contient également pas mal d’allusions plus subtiles à l’œuvre de Poe. Le personnage de Verna (excellente Carla Gugino), la métamorphe, est un clin d’œil au poème de Poe « Le Corbeau », dans lequel un corbeau noir répète sans cesse le mot « nevermore » (« jamais plus »). Corbeau se disant « Raven » an anglais : Verna / Raven, vous l’avez ?
La série compte d’autres refs aux histoires d’Edgar Allan Poe comme Le Scarabée d’or, Le Masque de la mort rouge ou encore La Caisse-forte dans le mur. Les titres des épisodes sont, par exemple, tirés de ces œuvres.
En incorporant ces références à Poe, les créateurs de la série ont ainsi rendu hommage à l’un des maîtres de la littérature d’horreur, en concevant une expérience plus riche et plus immersive pour les fans de Poe, qui pourront ainsi apprécier les subtilités et les clins d’œil à ses récits, à défaut de les connaître.
Retrouvez dans cet article complet (en anglais) toutes les réfs à ses œuvres : c’est plutôt dingue !
Pourquoi vous ne devez pas passer à côté de « La chute de la maison Usher »
« La chute de la maison Usher » est, à mes yeux, une réussite sur tous les plans. La réalisation est impeccable, les acteurs sont excellents et l’histoire est captivante. Je n’ai pas lu la nouvelle (que je me réserve en cadeau de Noël), mais, d’après ce que j’ai vu çà et là, la série serait plutôt fidèle au récit originel.
De plus, et ce n’est pas rien dans le petit monde du ouaibe, la série a reçu des critiques très positives comme sur Rotten Tomatoes où elle a obtenu, en quelques jours à peine, une note de 93% d’approbation.
Il n’y a pas de temps mort, c’est parfois gory as fuck (la scène dans la boîte de nuit vous hantera longtemps, croyez-moi), c’est un pamphlet anti-industries pharmaceutiques (on sent le traumatisme post-COVID), y a du fantastique… Ça fait sursauter, bondir, flipper : tout ce qu’on aime. Ressentir des choses, en somme.
« La chute de la maison Usher » est une série d’épouvante que je considère maintenant comme incontournable pour les fans du genre, au même titre que « The Haunting of Hill House » ou encore « Sermons de minuit ». Et vu la période à laquelle cet article est rédigé, cette série tombe à pic pour Halloween (et ça n’a forcément pas été mis en ligne à cette date par hasard).
« La chute de la maison Usher », minisérie de 8 épisodes de 1h environ, sur Netflix.