« Olympo » sur Netflix : série à se damner… ou à zapper ? Plongée dans l’échec télé queer le plus frustrant de l’année
Écrit par Jérôme Patalano - Publié le 26 juillet 2025 - 🕐 6 minutes
Vous cherchiez une nouvelle dose de fun, de glamour, de passions estivales à la sauce Netflix ? Vous voilà servis… mais sans le dessert ! « Olympo », la série tant attendue par les fans d’« Elite », promettait de réveiller nos instincts les plus inavouables, un peu comme je vous avais fait avec mon livre spicy Zacharie & Jeremy.
Au lieu de ça, le binge-watching a viré au supplice : avalanche de chair, intrigue au ras des pâquerettes, et des personnages aussi excitants qu’un tableau Excel à réviser le soir en heures supp. Retour sur ce naufrage moderne, symptomatique d’une jeunesse télévisuelle qui célèbre l’apparence au détriment de la substance.
Ce qui sera abordé :
Je suis Jérôme Patalano, auteur édité et auto-édité, et j’ai de chouettes livres à vous proposer, que vous pouvez découvrir sur ma page livres ou directement sur mon espace Amazon. N’hésitez pas à y jeter un oeil !

Olympo : un décor planté… puis retiré dès l’épisode 3
Là où l’on attendait une « descente aux enfers » façon teen drama jubilatoire, « Olympo » sort le grand jeu pendant deux épisodes, puis trébuche. L’introduction met l’eau à la bouche : casting sexy, écriture enlevée, rythme enlevé… Sauf qu’à partir du troisième épisode, tout se décompose. Les scénaristes ont troqué leurs stylos pour des têtes d’épingle, empilant les rebondissements sans queue ni tête, abandonnant toute construction psychologique au vestiaire.
Le spectateur (moi, mais aussi vous, ami-es lecteur-ices) se retrouve comme un naufragé, prêt à s’accrocher à n’importe quelle bouée, même percée. À noter que cette déception, vous l’aviez apparemment sentie venir. En effet, mon Google Analytics me l’a récemment prouvé puisque vous êtes nombreux à avoir atterri ces derniers jours sur mon site pensant trouver des réponses, alors qu’à la place, vous êtes tombés sur mon article au sujet du bijou ciné « Nuovo Olimpo » (avec les très beaux Damiano Gavino et Andrea Di Luigi). À l’époque, je concluais sur la beauté de la proposition au sujet de ce film dont tout le monde se fichait. Ici, avec « Olympo », difficile de parler de légèreté, tant la série s’enfonce dans une certaine vacuité.
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Découvrez ce livreOù sont passés les enjeux dans « Olympo », Netflix ?
Une bonne série, c’est comme un marathon : il faut tenir la distance. Ici, impossible. Un comble, pour une série qui parle de prépa aux JO. Comment a-t-on réussi à rendre l’existence de héros aussi insignifiante ? Je cherche encore un personnage réellement attachant ; un exploit d’écriture, il faut le reconnaître. Pas un pour racheter l’autre, entre le sublime gay qui ne tombe amoureux que d’homophobes, la badass principale en carton ou encore la nouvelle entrante qui ne fait que fuir (please, barre-toi vraiment en fait).

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir à disposition LA recette en or du teen drama : société secrète, dopage, rivalités, luttes internes, jusqu’alors réservées aux scripts bien ficelés à l’américaine. Sauf qu’ici, tout est effleuré, esquissé, jamais approfondi. Spoiler alert : la « ligne rouge » du dopage n’arrive qu’en bout de course, avec la discrétion d’une révélation de dernière minute. À quoi bon lancer une intrigue sur « la fabrication des héros » pour la noyer sous les douches collectives et les séances de drague façon boîte de nuit ?
Un casting… trop « Netflix Standard » pour être honnête
Portons une minute notre regard sur le point fort (et unique) de la série : le casting. Hollywood-frienldy et aux biceps huilés, parfois si caricatural qu’on croirait assister à un défilé Calvin Klein plus qu’à un tournoi olympique. Bon, après tout, pourquoi s’en priver ? L’œil ne boude pas son plaisir devant Agustín Della Corte (un authentique champion de rugby uruguayen — Mamma mia !), sublime de présence et de fausse naïveté dans le rôle de Roque Pérez, porte-étendard LGBT qui n’a rien demandé.

On encore devant Nuno Gallego, l’attraction de la dernière saison de « Elite », embauché ici pour sa mâchoire carrée toujours serrée, sa coupe de cheveux parfaite, ses abdos et ses shorts bien trop courts. L’option « je jeu d’acteur » suivra dans une prochaine vie. Dois-je préciser que j’ai fini par me rattacher à eux deux pour me farcir la série jusqu’au bout ? C’est triste.

La visibilité LGBT sur Netflix : attention à ne pas (trop) diluer le propos
Évidemment, impossible d’éluder la question : « Olympo » se revendique queer. Ça coche toutes les cases « diversité » exigées par la plateforme californienne. C’est un bon point ? Oui, à la condition de ne pas transformer chaque scène en une simple démonstration de sexualité, sans réflexion ni profondeur. Il ne suffit pas de faire défiler de sublimes garçons et filles en petite tenue pour illustrer la complexité des amours LGBT — surtout si c’est pour servir une soupe tiède à la représentativité. Parce qu’à force de multiplier les clichés, même les meilleures intentions finissent par se diluer dans le grand bain de l’indifférence. Et sur cette pente, « Olympo » finit la tête sous l’eau.
La série cumule les fausses pistes, les scènes « hot » servies à la louche, des épisodes qui font du sur-place, et un final mou comme une veille pool-party un jour d’orage.
Pourquoi ai-je tenu jusqu’au bout ? (ou le syndrome « Elite, dernière saison »)
Soyons honnêtes : regarder « Olympo » jusqu’au bout a été un tour de force. Pas pour découvrir la fin (prévisible au possible), mais par sadomasochisme critique. C’est qu’à force de traîner sur Netflix, on développe une fascination extraordinaire pour les scénarios biscornus façon « Elite », où tout le monde baise avec tout le monde et où la logique scénaristique court, nue, en hurlant dans les couloirs. Ici, on se contente d’un replay discontinu sur la plastique de rêve d’Agustín Della Corte (pas que, mais bon, c’est tout ce que j’ai retenu).

Pour la critique pure : la série cumule les fausses pistes, les scènes « hot » servies à la louche, des épisodes qui font du sur-place, et un final mou comme une veille pool-party un jour d’orage. Aucune annonce officielle concernant une saison 2 (à l’heure où j’écris ces lignes) et connaissant Netflix, les dieux de l’Olympe ne doivent pas être en odeur de sainteté auprès du département « renouvellement ».

« Olympo » ne passera pas à la postérité (ni dans mes favoris Netflix)
Pour résumer, « Olympo » est une splendide occasion manquée : un objet clinquant, séduisant cinq minutes, puis ennuyeux, frustrant et superflu. C’est frais, y a de la visibilité, mais aucune transcendance ni profondeur. Pour qui rêve de bons récits un brin sexy où l’intrigue ne se résume pas à « qui finira tout nu dans la piscine », Netflix et d’autres plateformes proposent bien mieux… Ou alors, lisez mes livres comme Chasseurs de l’ombre : l’héritage maudit ou encore Zacharie & Jérémy — Rencontre surnaturelle au Louvre.
Enjoy!

Jérôme Patalano est un auteur édité et auto-édité de romans d’imaginaire, feel-good et thrillers, avec des personnages queers, et consultant free-lance en communication digitale.
Enfant des années 80 et ado des années 90, la pop-culture a toujours guidé sa vie, jusqu’à la création de plusieurs médias comme Poptimist, mag de pop-culture queer (et pas que).
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