Ces adaptations ciné et télé de la dark romance sur Netflix qui interpellent…
Publié le 20 août 2025 - Temps de lecture : 6 minutes
Ils s’appellent « 365 jours », « You », « Sombre désir »… Ces programmes de « dark romance » ne cessent de s’imposer sur Netflix et d’autres plateformes, portée par l’adaptation de romans aux intrigues sulfureuses et troubles qui suscitent le débat partout dans le monde, y compris en France.
Ça avait commencé avec « Cinquante Nuances de Grey » il y a plus d’une décennie. Sauf que ce qu’on considérait comme « hot » à l’époque relève des bisounours maintenant.

Et l’interrogation principale réside en leur succès. Car il interroge. D’où vient en réalité cette fascination autour des relations toxiques, de la manipulation ou de la violence banalisée ? Comme je l’ai développé dans cet article, le courant littéraire de la dark romance soulève pas mal d’interrogations, notamment quant au public visé Vs le public qui achète réellement ces livres. Souvent de jeunes adolescentes envers qui les libraires, étranglés pour des questions de chiffres d’affaires, ferment les yeux quant aux ventes qu’ils réalisent… Les choses ont évolué depuis et plusieurs éditeurs ont enfin mis des étiquettes d’avertissement sur les couvertures pour que les lectrices (et surtout leurs parents) soient au courant du contenu.
Néanmoins, face à la multiplication des recherches Google que j’ai relevées sur mon site comme « film dark romance Netflix », « livre dark romance adapté en film » ou encore « dark romance connu », j’ai pensé vous proposer un repère actualisé, à date de juillet 2025, pour y voir plus clair… sans rien vous cacher des excès du genre. Car attention, pour rappel : la dark romance n’est pas faite pour tout le monde ! Les univers présentés flirtent souvent avec la toxicité, l’emprise ou encore la violence sexuelle et psychologique. Si ces sujets vous mettent mal à l’aise, la suite ne vous est donc pas destinée.
Les films et séries dark romance adaptés déjà sur Netflix :

365 jours (365 Dni) — Les romans de Blanka Lipińska
Le pitch : Laura Biel, jouée par l’actrice polonaise Anna-Maria Sieklucka, est enlevée par Massimo Torricelli, incarné par Michele Morrone (vu récemment dans « À l’ombre d’Emily 2 » et prochainement dans l’adaptation de « La femme de ménage », les romans de Freida McFadden), un mafieux sicilien. Il lui laisse un an pour tomber amoureuse de lui. Une intrigue ultra-sulfureuse, saturée de domination et de tension sexuelle.
Succès littéraire : Trilogie best-seller de Blanka Lipińska adaptée en trois films exclusifs Netflix.
Résonance et controverse en France : La saga a déclenché un immense scandale dans l’Hexagone lors de sa sortie, autant dénoncée pour son « romantisme toxique » que défendue par ses fans, alimentant les débats dans les médias et sur les réseaux sociaux quant à la représentation de la séquestration et du consentement. Cela n’a tout de même pas empêché la sortie de 2 autres films. Et un 4e a même été annoncé pour une sortie prochaine.

You – Série de dark romance adaptée des romans de Caroline Kepnes
Pitch : Joe Goldberg (Penn Badgley, célèbre pour son rôle iconique dans « Gossip Girl ») est un libraire charmant et obsessionnel, capable de tout (espionnage, manipulation, crimes) pour conquérir ses « élues », dont Love Quinn (Victoria Pedretti, vue dans « The Haunting of Hill House »). Attention, certaines scènes peuvent être dures à voir. Perso, j’ai arrêté à la saison 1, car le sujet me dérangeait trop. Mais ce n’est que mon impression !
Succès littéraire : Les romans de Caroline Kepnes sont devenus cultes, la série Netflix a largement dépassé leur popularité depuis 2018.

Sombre désir (Oscuro deseo), la dark romance mexicaine de Netflix
Pitch : Alma (Maite Perroni, méga-star des telenovelas mexicaines et ex-membre du groupe RBD), prof de droit, vit une nuit intense avec Dario (Alejandro Speitzer, vu dans « Alguien tiene que morir »), mais l’aventure vire à la spirale de mensonges, jalousie et manipulations.
Note : cette série, même si elle n’est pas adaptée d’un livre, est emblématique de la vague film dark romance Netflix.

Sex/Life : la série Netflix qui flirte avec la dark romance
Pitch : Billie Connelly, incarnée par Sarah Shahi (déjà remarquée dans « Person of Interest » et « The L Word »), mène une existence bien rangée en banlieue avec son mari Cooper (Mike Vogel, aperçu dans « Bates Motel »). Tout bascule quand Brad (Adam Demos, révélé dans « Unreal » et dans le film Netflix « Falling Inn Love »), son ancien amant passionné et instable, réapparaît dans sa vie. Déchirée entre routine conjugale et désirs inassouvis, Billie entame une série de choix risqués et obsessionnels qui mettent en péril son couple et son équilibre.
Succès littéraire : La série s’inspire librement du roman autobiographique « 44 Chapters About 4 Men » de B.B. Easton, ouvrage qui a marqué par sa crudité et sa réflexion sur les limites entre fantasme et réalité.
Frontière avec la dark romance : Si Sex/Life s’affiche avant tout comme une chronique érotique, elle tangente clairement la dark romance par ses thématiques centrales : obsession, jalousie, ambiguïté du consentement, manipulation émotionnelle et questionnement sur la liberté et la soumission dans le couple. L’énergie sulfureuse du show, l’alchimie des acteurs et son approche frontale des désirs refoulés ont participé à sa large médiatisation et à son succès phénoménal sur Netflix.

L’adaptation de “Les liaisons dangereuses” (version Netflix)
Pitch : Énième adaptation à ce jour, cette fois transposée dans un lycée contemporain. Célène (Paola Locatelli, révélée grâce à la websérie « Mortel » ou plus récemment au cinéma dans « Rapide ») succombe au charme toxique de Tristan (Simon Rérolle) et tombe dans la toile manipulatrice de Vanessa (Ella Pellegrini).
Références littéraires : D’après le roman sulfureux de Choderlos de Laclos (18e siècle), reconnu comme un « ancêtre » de la dark romance connue. Perso, je vous conseille les yeux fermés la version de 1988 de Stephen Frears, avec une Glenn Close plus terrifiante que jamais.

Le nouveau venu dont tout le monde parle dans la « Dark Romance » : la « killer romance »
La dark romance s’attache à des couples déséquilibrés, à des amours blessées et puissamment problématiques. À la différence de la « new romance » ou même de la « cozy romance » (nouveau terme récemment lancé par Hachette), le danger, la manipulation et le rapport de force y sont omniprésents. Mais parmi les titres qui font sensation ces derniers mois, même en France, Butcher & Blackbird de Brynne Weaver (The Ruinous Love Trilogy) est considéré comme l’icône d’un sous-genre de la dark romance » extrême : la killer romance. Oui, vous avez bien lu. Dans cette catégorie, le couple central forme un duo de meurtriers, naviguant entre rivalité, pacte de sang et passion déviante.
Pitch : Sloane et Rowan, tous deux tueurs en série, entament un jeu macabre à travers l’Amérique, ciblant d’autres criminels. Leur complicité évolue entre compétition meurtrière et sentiments, dans un univers aussi violent qu’addictif.
Succès littéraire : Plus d’un million d’exemplaires vendus dans 18 pays (dont 5000 en France chez l’éditeur Verso), star sur BookTok, contrat d’édition à 7 chiffres pour la suite.
Adaptation cinéma : les droits ont été acquis par le réalisateur Chris McKay (The Tomorrow Car, Dungeons & Dragons [2023], Renfield…). L’annonce d’une adaptation reste encore à l’étape de projet, ce qui alimente déjà fantasmes et attentes au sujet du casting, pour une sortie « espérée » pour 2028.
Ce qu’il faut retenir sur la dark romance et ses adaptations
Le terme « film dark romance Netflix » sur Google regroupe aujourd’hui des œuvres très populaires issues de la littérature à la fois américaine, polonaise, espagnole ou française, portées à l’écran avec un casting souvent bankable pour les jeunes générations. Dans ces adaptations, on retrouve un cocktail de passion déviante, d’amour interdit, de manipulations, de violence et de domination, qui expliquent leur pouvoir d’attraction et… leur capacité à scandaliser. Si le genre vous intrigue (ou scandalise), n’hésitez pas à relire mon analyse complète sur la dark romance.
Il est indispensable de distinguer la « dark romance » de la « new romance » : ici, la noirceur et la toxicité (psychologique et parfois physique) dominent, loin des histoires « matures » ou « émancipatrices » vantées ailleurs. La « killer romance » par exemple, incarnée par « Butcher & Blackbird », va encore plus loin, proposant une relation centrale entre deux tueurs, mais sans adaptation effective à ce jour — hystérie médiatique et spéculations restent en attente de film officiel.
Ce genre n’est donc pas à mettre entre toutes les mains, et il pose des questions majeures : que fait la fiction des rapports de domination ? Jusqu’où peut-on séduire avec ce qui, dans la réalité, serait intolérable ? À chacun de garder ce recul critique, d’autant que le phénomène viral occulte souvent la gravité des situations représentées.